Il était une fois Rose Bertin marchande de mode...
Je viens de terminer, ce matin, sur le long trajet en métro qui me mène à mon travail, ce livre écrit de manière concise avec une pointe d'humour sur la vie de Rose Bertin.
Originaire de Picardie, Marie-Jeanne Bertin nacquit le 2 juillet 1747 à Abbeville. Cette région connue alors pour son industrie de la draperie et des manufactures textiles que Colbert créa en son temps est rythmée à la cadence des filatures. D'origines modestes, la jeune demoiselle intègre une maison d'où rapporte l'histoire, son métier premeier aurait été la coiffure, échappatoire à l'usine. Comme, elle est douée, elle monte faire ses preuves à Paris.
Elle parvient à se placer en tant qu'ouvrière de mode où très vite elle montera les marches vers une gloire dûe à son art. On aurait pu la comparer à Jeanne Bécu, fille du peuple devenue couturière puis favorite de Louis XV, mais Mlle Bertin n'était pas dotée des mêmes atouts physiques.
Grâce à son sens inné pour les affaires et à son extraordinaire vision avant-gardiste de la mode, elle va jeter les bases de la Haute-couture moderne en devenant la protégée de Marie-Antoinette et de sa Cour. Elle réussira à s'imposer sur le marché très lucratif qu'est le vestiaire royal français de l'époque et des cours européennes. Les métiers de la couture et de la parure vont prendre un nouvel essor, les femmes qui jusque là avaient besoin de leurs maris pour prendre commerce vont pouvoir s'émanciper et nous allons petit à petit passer d'un domaine artisanal à celui beaucoup plus côté de l'Art. La France deviendra référence en matière de mode tant par le choix des matériaux que par l'audace de ses coupes.
Elle prendra par la suite le prénom Rose beaucoup plus seyant et ouvrira sa boutique le "Grand Mogol", sorte de précurseur aux grands magasins que l'on connaît aujourd'hui. Rose Bertin casse les codes vestimentaires en insufflant plus de liberté dans les tenues féminines, on invente la mode confortable pour la vie de tous les jours, un état de fait qui ira en grandissant avec la Révolution française et l'abolition des corsets et autres paniers et tournures. Il restera le grand Habit pour les grands évènements.
Trop éprise de liberté, elle ne se mariera jamais mais, s'occupera de sa famille en laissant derrière elle un réseau de bonnes alliances pour ses cousins, ses neveux et nièces. Elle meurt en 1813, dans l'anonymat de sa propriété d'Epinay-sur-Seine en ayant tenter de revenir au 1er plan après la chute du royaume, la Révolution et l'avènement de l'Empire. Mais restée "marchande de Modes de la Reine", elle n'arrivera jamais à retrouver les fastes de l'Ancien Régime et devra s'incliner devant son successeur Louis Hyppolite Leroy, 1er maître-couturier masculin officiel de la cour féminine de Napoléon. Révolution aussi pour un domaine qui restait exclusivement féminin. Worth sera le prochain grand créateur anglais à sa suite (http://www.paris.fr/haute-couture).
Je vous laisse découvrir ce parcours hors du commun... Bonne lecture!
Marie-Jeanne Bertin, dite Rose Bertin.
Marie-Antoinette
Robe dite à la Lévite
Robe dite à la polonaise